Hello, ça y est, la nouvelle année est bien entamée. 🙂 Je vous souhaite à toutes et tous une excellente année 2018. Qu’elle vous comble de joie et vous permette de vous rapprocher encore plus de vous-même au fil des mois. 🙂
Comme à mon habitude, je vous propose le conte du mois. Cette fois-ci le premier de l’année. 🙂 Comme à chaque fois que je me pose pour écrire, je ne sais pas à quoi m’attendre et cette fois-ci c’est un conte encore une fois inattendu. Ils prennent des formes différentes à chaque fois même si leur point commun est d’être une histoire qui viendra toucher des parts de nous en demande d’être « touchées ». Ce qui est intéressant c’est qu’il vient en remettre une couche sur ce que je suis en train d’intégrer. Et mis à part l’aspect « guérisseur » que peut avoir un conte dans sa façon d’aller toucher l’inconscient en passant la barrière du mental, autant cette fois-ci j’ai aussi touché leur aspect spirituel. Autant le conte du mois de décembre a pu se révéler plus « guérisseur » en regard des témoignages que j’ai pu recevoir, autant celui du mois de janvier me semble être plus spirituel. Ma foi, je me laisse guider.
Je n’en dis pas plus et vous le laisse découvrir. 🙂
Nadège
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« Quelle joie de vous revoir ! » s’exclama le père Daviaut à toute son assemblée. « J’ai parcouru tellement de chemin depuis mon départ pour la Chine. J’ai rencontré tellement de personnes riches spirituellement… des personnes simples cependant. On pourrait croire que la spiritualité se rencontre chez des moines ou des professionnels de la religion mais en fait pas du tout. Elle se rencontre chez tout un chacun et je crois que c’est là la plus grande leçon que j’ai reçu dans ce voyage. Pour tout vous dire, je pensais aller passer ces 3 mois dans un ashram pour méditer et qu’on m’enseigne comment trouver « Dieu » mais au lieu de cela j’ai rencontré l’humain dans toute sa splendeur, dans tout l’amour que j’ai reçu sans rien avoir demandé, dans la chaleur d’un foyer, dans une phrase entendue ça et là, une poignée de main, un sourire perçu parfois furtivement…
Que vous dire mes amis ? Je m’étais engagé à vous retranscrire mon voyage et les enseignements que j’ai reçu mais je n’ai rien ramené de ce voyage de tangible à vous enseigner. Je n’ai rien ramené que la vie, la simplicité et le dépouillement de moi-même. J’ai compris la plus grande leçon qui soit qui est que la vie se vit à chaque instant et ne se donne pas, ni se démontre… elle se vit en tout un chacun. Je pourrai vous donner mon expérience, vous en parler. Cela pourra faire écho en vous, vous amener de nouvelles prises de conscience, tant mieux… car cela voudra dire que cela fait partie de ce que la vie vous enseigne à ce moment-là… à ce qu’elle vous permet de vivre.
Mes amis, je crois que je ne vais pas poursuivre cet entretien plus longtemps. Je crois que je n’ai qu’une chose à dire. Vivez. Soyez-vous-même, soyez heureux, malheureux mais vivez. Là est le secret de la vie, là est le secret de la félicité et c’est sur ce chemin que vous rencontrerez « Dieu » car Dieu est le chemin, Dieu est en vous et en l’expérience… »
Le père Daviaut s’arrêta un instant, réfléchit, hésita à se remettre à parler à nouveau et finalement conclut :
« Je vous remercie de votre écoute et de votre intérêt pour cette grande quête que nous partageons tous. Peu importe votre origine, peu importe qui vous êtes et ce que vous faites pour gagner votre vie. Il n’y a pas de métier plus valable qu’un autre et en cela, je pense que parce que je suis un père je ne peux pas mieux vous parler de spiritualité qu’un autre. Je pourrais vous orienter mais je ne suis pas mieux placé qu’un autre pour vous dire comment trouver Dieu car je suis en chemin comme vous. J’ai pris ce visage, ce métier… mais je crois qu’un boulanger est tout à même que moi de le trouver sur le chemin qu’il a choisi. Alors mes amis, honorez le chemin que vous avez emprunté jusque-là. Il vous a amené à être qui vous êtes aujourd’hui et à qui vous serez demain.
Ne jugez surtout pas votre voisin pour ses choix… ses choix sont les ingrédients qu’il a choisis pour trouver Dieu sur son propre chemin. Vous pourrez ne pas les comprendre car vous n’êtes pas sur son chemin. Le seul moyen de juger quelqu’un serait que vous empruntiez son chemin et son vécu pour un temps indéterminé. Qui êtes vous pour savoir ce qui est bien ou mal ? Qui êtes-vous pour savoir ce que l’autre devrait faire ou non ? Vous n’êtes « personne » sur son chemin. Vous pouvez choisir cependant… soit d’être un compagnon de route sur vos chemins respectifs, soit de vous éloigner mais vous ne pouvez pas juger. Le jugement est une coquille qui masque toutes les imperfections du chemin… et je ne parle pas de celui que vous jugez mais du vôtre… tout ce que vous jugez est en fait ce que vous ne reconnaissez pas sur votre propre chemin.
Oh comme j’ai aimé ce voyage. Oh comme il a été court… mais comme il m’a appris ! Je crois que je devrais peut-être me faire destituer de mes fonctions… car je ne me sens plus de pouvoir porter la bonne parole de la façon dont j’ai toujours cru devoir le faire et la façon dont on me l’a enseignée… et en même temps, je me dis que je pourrais juste rester qui je suis… je suis le père Daviaut… cela a toujours été ma vocation d’être au service de l’autre. D’être un appui dans sa misère… un accompagnant dans sa déroute… vous savez les amis, je crois que je vais partir sur les routes. C’est ce que j’ai toujours voulu faire aussi, voyager pour enseigner. Sauf que maintenant j’ai compris que je ne pourrai rien enseigner… car l’enseignement se vit… il ne se comprend pas… aussi, je crois que je vais devenir conteur… c’est ça, je conterai mes aventures, mes compréhensions de la vie, je parlerai de mon chemin… et peut-être que cela inspirera les autres sur leur propre chemin.
Je vous remercie d’autant plus les amis que c’est grâce à vous tout cela. Vous vous croyiez mes disciples et c’est en vous parlant de tout cela que je construis ce que je dis. C’est cela, je construis ma vie et vous construisez la vôtre. Je crois vraiment que notre chemin commun se termine ici. Je vais aller voir le père Chamin et je lui ferai part de mon intention de démissionner. J’ai encore quelques obligations ici avant de partir et je tiens à être en règle mais mon chemin avec vous se termine ici. Je dois le poursuivre ailleurs… je vais continuer de vivre ma vie sous d’autres horizons… je sais que j’ai encore beaucoup à apprendre. Et si je devais avoir un conseil à vous donner, ce serait celui-ci : vivez mes amis. La prêtrise n’est pas la voie royale pour trouver Dieu. Vous pouvez la trouver dans tous les rôles, tous les métiers que vous avez envisagé de faire lorsque vous étiez enfant… si c’était d’être prêtre soit’… poursuivez dans cette voie c’est qu’elle est le chemin que vous devez suivre mais si une seule once d’un doute vous assaille, réfléchissez-y à deux fois car je suis très sérieux mes disciples et cela sera peut-être la dernière chose que je pourrai faire pour vous ici, mais choisissez votre voie en conscience. Ne le faites pas encore une fois pour trouver Dieu car vous pourrez le trouver je vous le redis dans chaque chemin empruntable sur cette Terre mais faites-le pour vous, parce que cela vous anime, parce que c’est vous, tout simplement.
Je ne tiens particulièrement pas à faire de tort à notre communauté en favorisant des désertions de dernière minute mais la vie est courte. Elle est magique, elle mérite d’être vécue dans toute sa splendeur et non pas en demi-teinte en se privant des plaisirs du monde. Non, elle se vit dans l’extase, dans le plaisir et le bonheur de la simplicité. Elle se vit sous tous ses aspects bons ou mauvais. Oh oui, je pourrais être destitué pour ce que je dis là mais la vie n’est pas se mettre des œillères pour ne vivre que ce qui est « bon » aux yeux du plus grand nombre mais la vie c’est vivre ce qui est juste pour nous, c’est se laissez aller à jouer ce qu’elle veut que nous jouions pour elle… des fois cela nous plaira et d’autres fois moins mais quoi qu’il en soit mes chers disciples, choisissez la joie… s’il y a une seule chose que vous devriez choisir à partir de maintenant dans votre vie c’est la joie. Tout ce que vous avez à faire est de vous demander à chaque instant de votre vie si ce qui se présente à vous vous met en joie. Si oui, poursuivez mes amis car là est votre voie. Si non, passez votre chemin. Je ne vous garantis pas que votre vie sera toujours agréable car dans la voie de la joie vous rencontrerez aussi des déboires mais cela sera « votre » chemin… votre chemin suit celui de la joie. Et c’est dans la joie que vous recevrez les enseignements dont vous avez besoin pour trouver Dieu mes amis… mais j’ai un secret pour vous en fait… »
Le père Daviaut baissa légèrement le ton et dit à ses disciples…
« Dieu vous l’avez déjà trouvé mes amis… il est en vous. Alors arrêtez de le chercher et vivez. Vivez chers amis. Vivez simplement. Profitez de la vie et vous verrez que quand sera venu le temps de votre dernier voyage, vous partirez heureux, fier, le sourire aux lèvres car votre chemin sera accompli. »
Le père Daviaut se tut et regarda avec la larme à l’œil ses disciples qui l’applaudirent dans une grande liesse. Il les remercia un à un sans rien dire d’autre que merci et bonne chance et quand ils furent tous sortis de la pièce, il rangea ses affaires, regarda une dernière fois la grande salle dans laquelle il avait enseigné pendant tant d’années. Il sourit puis tourna les talons sans se retourner avant de fermer la porte.
On dit que la père Daviaut vécu encore de longues années et qu’il fut très apprécié partout où il alla pour conter son histoire. Il marqua la vie de nombreux êtres et notamment chez ses disciples. Beaucoup choisirent malgré tout de s’engager dans la prêtrise car ils s’y sentaient appelés et certains renoncèrent pour vivre la vie qui les appelait ailleurs… Voilà c’est cela mes amis que nous avons à comprendre… n’écoutons pas les autres ni les détracteurs ni les bonnes gens, n’écoutons que nous, notre voix, notre voie, là où nous dicte notre cœur d’aller… car seul là où est la joie, là est notre voie…